Les enjeux, et les limites.

Les enjeux sont d'ordres variés, et s'adressent à plusieurs types d'individus:

-L'image de la ville : elle est importante tant pour les élus, que pour les habitants ou encore les touristes. Une approche raisonnée de la gestion des espaces verts et une volonté apparente de préserver l'environnement sont un point fort; d'autant plus que la pression médiatique autour des techniques biologiques est forte. Les opérations de communication de la ville de Caen autour de l'utilisation (et la distribution) de coccinelles, en sont un bel exemple; la ville a été récompensée par des prix et chaque année la presse locale ne manque pas de citer l'évènement (cf. exemple).

-La santé : Celle des habitants d'une part : les plus jeunes et les plus agés en particulier; les traitements prêts d'écoles ou de zones résidentielles soulèvent des problèmes. Sans oublier la santé des techniciens d'espaces verts, ceux qui appliquent étant les plus exposés. Si les risques sont limités lorsque les mesures de protection sont respectées, il est tout de même intéressant de pouvoir réduire la durée d'exposition. Une gestion raisonnée des traitements (monitoring, seuils d'intervention) ou leur remplacement par d'autres méthodes (physiques, biologiques, biotechniques, culturales) est une manière de le faire.

-L'environnement : l'impact de pratiques culturales sur l'environnement est directement lié à la nature de ces pratiques et au type de gestion. Une gestion globale raisonnée et une formation convenable des techniciens limite ces impacts. L'impact des traitements en espaces verts est souvent mésestimé. Les produits et doses homologuées ne sont pas forcément adaptées au type d'espace, et au type de surface (souvent moins perméable, avec davantage de ruissellement).

-Technique: Certains ravageurs réagissent peu aux méthodes chimiques (comme le tigre du platane). Et en variant les méthodes de risques, on anticipe les problèmes de résistances. On peut également citer les contraintes liées à l'application d'un produit dans un lieu public: elle doit se faire soit tôt le matin, soit tard le soir.

-La règlementation : L'anticipation des règlementations à venir est un point à citer.

 

Les limites

Elles sont liées à la nature des espaces verts. Pour bien les appréhender, on peut comparer les espaces verts à d'autres types d'environnements où la PBI est plus aisément utilisée.

C'est sous abris qu'elle est le plus adapté: les conditions climatiques sont controlées et on peut favoriser ainsi la survie de l'auxiliaire. L'environnement fermé est l'assurance que les auxiliaires ne fuient pas, et restent sur la culture. La monospécificité favorise également l'utilisation d'auxiliaires.

Au contraire en espaces verts: des conditions climatiques variables peuvent être inadaptées à l'auxiliaire ou provoquer sa mort selon les aléas. Les ravageurs peuvent fuir vers un espace environnant au cours du temps; de même pour les auxiliaires, s'ils trouvent des sources de nourriture plus intéressantes un peu plus loin. Le type d'espace vert est déterminant: l'adjonction de méthodes complexes, et notamment biologiques, est délicate sur des espaces verts réduits ou à la diversité trop importante.

Il est également important de comprendre que la gestion des ravageurs est un processus dynamique, influencé par de nombreux facteurs:
-La pression sanitiaire est liée à la quantité de ravageurs et à leur virulence, qui varie d'une année à une autre.
-Elle varie également selon le lieu et le climat.
-Elle varie selon les espèces et les variétés présentes.

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